Si le Luxembourg occupe une bonne place au classement de différentes études internationales en matière de climat, d’environnement ou de durabilité, certains sujets restent à améliorer si le pays veut atteindre ses objectifs de neutralité climatique à l’horizon 2050.

Les constats du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sont univoques. Le changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre (GES) est en train de transformer notre environnement à une vitesse sans précédent dans l'histoire de l'humanité. À défaut de contrecarrer cette évolution, l'humanité sera confrontée à de graves conséquences sur les systèmes économiques et alimentaires, la santé publique, la biodiversité, la stabilité politique, bref sur la prospérité au sens large. Agir maintenant et de manière résolue pour le climat est donc essentiel. Il s'agit à la fois d'un défi urgent et d'une opportunité de construire un avenir meilleur pour tous. Et pour bien agir, il faut identifier les bons leviers à activer. C’est pourquoi les scientifiques du monde entier se sont penchés sur la question et que plusieurs études et classements sont apparus ces dernières années afin de déterminer qui étaient les bons et les mauvais élèves en matière de lutte contre le changement climatique ou d’érosion de la biodiversité.

Des classements flatteurs

Selon l'Indice de performance environnementale (IPE) 2022, le Luxembourg occupe la 6e place mondiale des pays les plus durables. Sur la base de 40 indicateurs de performance, cet indice classe 180 pays en fonction de leurs efforts nationaux pour protéger la santé environnementale, améliorer la vitalité des écosystèmes et atténuer le changement climatique. Ces indicateurs mesurent l'état d'avancement des pays par rapport aux objectifs de durabilité établis au niveau international. Si les scores globaux de l'IPE permettent de mettre en lumière les leaders de la durabilité et les retardataires, les données désagrégées qui l'accompagnent offrent un outil plus fin pour identifier les faiblesses de chaque pays. Sur sa note globale, le Luxembourg fait figure de bon élève derrière le Danemark, la Grande-Bretagne, la Finlande, Malte et la Suède. Dans plusieurs catégories ciblées, la note du Grand-Duché est par contre nettement moins bonne. C’est notamment le cas pour la perte de la couverture boisée (92e position), la qualité de l’air et notamment l'exposition aux oxydes d'azote (NO et NO2 ) au niveau du sol (148e ), et bien pire encore en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant où le pays occupe la 164e place du classement…

De nombreux points à améliorer

Dans son dernier Examen environnemental relatif au Grand-Duché, l’OCDE relevait lui aussi que « le Luxembourg a fait d’importants progrès environnementaux, mais les pressions exercées par le développement économique, l’urbanisation et le trafic routier sont fortes. Les années à venir vont être déterminantes. Le Luxembourg a de nombreux atouts pour réussir sa transition vers une économie plus verte, développer la finance durable et restaurer un environnement naturel propice à la biodiversité ». Selon ce rapport, Le Luxembourg est parvenu à baisser sa consommation d’énergie, ses émissions de gaz à effet de serre et ses polluants atmosphériques. Il a rattrapé son retard en matière d’épuration des eaux usées et est resté actif dans le domaine de la gestion des déchets. L’économie luxembourgeoise est malgré tout l’une des plus intenses en carbone. L’urbanisation et l’agriculture mettent le patrimoine naturel du pays à rude épreuve. La qualité écologique des cours d’eau et les risques de pollution d’origine agricole restent des sujets d’inquiétude.

Une politique climatique volontariste

Mais le Luxembourg connaît bien ses points forts et ses points faibles. Le gouvernement a par exemple profité de la sortie du Climate Change Performance Index (CCPI) 2022 pour mettre en avant sa volonté d’avancer. Le pays occupe la 18e place du classement sur 64 pays étudiés. Là encore, cet indice ne le montre pas sous son meilleur jour en matière environnementale, mais il a l’avantage de le placer à la 1ère place en matière de politique climatique. Si le bilan actuel n’est pas parfait, les décisions prises sont les bonnes. D’après le ministère, cette récompense « souligne la volonté du pays d’aborder ces questions de manière progressive et ambitieuse ». La loi sur le climat de décembre 2020, ses objectifs sectoriels de réduction de gaz à effet de serre définis à l’été 2021, l’engagement pris par le pays de réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005 et enfin l’objectif d’émissions nettes nulles d’ici 2050 sont autant de mesures qui devraient encore permettre au pays d’évoluer positivement dans les classements de toute sorte dans les années à venir

Michaël Peiffer