Ecobatterien ASBL : au coeur de la transition vers une économie circulaire des batteries
Margarita Sarkissian, Head of Regulatory Compliance, nous parle du rôle d’Ecobatterien ASBL dans la gestion responsable des batteries au Luxembourg et des évolutions majeures introduites par le nouveau Règlement européen des batteries.
Créée en 2009 et agréée par le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Ecobatterien ASBL assure la collecte et le traitement des déchets de batteries sur l’ensemble du territoire luxembourgeois et endosse, pour le compte de ses membres, les obligations des producteurs conformément au Règlement (UE) 2023/1542.
En 2024, l’organisme comptait 1.008 membres et a collecté 193.000 kg de batteries portables ainsi que plus de 2,1 millions de kg de batteries de démarrage au plomb. Ces chiffres illustrent son rôle central dans la gestion durable des déchets de batteries.
Un cadre européen renforcé
L’entrée en vigueur en août 2025 du Règlement (UE) 2023/1542 du Parlement européen et du Conseil du 12/07/2023 relatif aux batteries et aux déchets de batteries, s’articule autour de deux grands axes : la conception des batteries et la responsabilité élargie des producteurs, un aspect qui concerne directement Ecobatterien.
Ce texte introduit une nouvelle classification en 5 catégories : batteries portables, batteries pour moyens de transport légers (MTL), batteries industrielles, batteries SLI (démarrage, éclairage, allumage) et batteries de véhicules électriques.
Ce Règlement fixe des objectifs ambitieux de collecte et de recyclage à atteindre progressivement d’ici 2031. Pour les batteries portables, les taux de collecte devront atteindre 63 % d’ici fin 2027 et 73 % d’ici 2030. Les batteries pour moyens de transport légers devront, quant à elles, atteindre 51 % en 2028 et 61 % en 2031.
Le Luxembourg fait déjà figure de bon élève : l’ASBL Ecobatterien affiche un taux de collecte de 66,8 % pour les batteries portables, dépassant ainsi la future exigence européenne de 2027.
Le Règlement fixe également des taux minimums de recyclage selon la composition chimique des batteries : Plomb-acide : ≥ 75 %, Lithium : ≥ 65 %, Nickel-cadmium : ≥ 80 %, Autres batteries : ≥ 50 %. Ces seuils seront progressivement relevés à partir de 2030, afin d’optimiser la récupération des matériaux stratégiques, tels que le lithium, le cobalt, le nickel ou le plomb, visant à réduire la dépendance de l’Union européenne aux importations de matières premières critiques, tout en limitant l’impact environnemental lié à l’extraction minière.
Par ailleurs, le texte introduit de nouvelles exigences d’information et de sensibilisation à l’attention du grand public, qui incombent aux producteurs et aux distributeurs. Celles-ci portent notamment sur la collecte séparée, les conseils de sécurité, les points de collecte, la prolongation de la durée de vie des batteries, l’impact des déchets de batteries sur l’environnement et les bonnes pratiques d’utilisation.
Des actions pour accompagner la transition réglementaire
Face à ces nouvelles exigences, Ecobatterien ASBL a mis en œuvre plusieurs actions de sensibilisation destinées à informer le grand public et accompagner ses membres dans la mise en conformité. L’organisme a actualisé son site Internet, en y intégrant une section dédiée « Ecobatterien/Citoyen », qui facilite l’accès à des informations claires et pratiques sur la collecte et le recyclage des batteries.
De nouvelles étiquettes munies de QR codes ont été apposées sur les fûts de collecte présents dans les points de vente, donnant un accès direct à ces informations.
Ecobatterien met également à disposition des producteurs et des distributeurs un ensemble de supports, dont le Guide pratique des batteries. Enfin, l’organisme organise des séances d’information destinées à ses membres, afin de les tenir informés des évolutions réglementaires, de répondre à leurs questions et de les aider à anticiper leurs obligations futures.
