De plus en plus de postes vacants, de moins en moins de personnes employées, plus de flexibilité et plus de mobilité : le chômage est en train de révolutionner le marché du travail. Aux États-Unis, l’année dernière, ce phénomène – associé à la pandémie de COVID-19 – a déjà entraîné la plus grande vague de démissions de l'histoire : c’est ce qu’on appelle la « Démission Silencieuse ».

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De plus en plus de personnes quittent volontairement leur emploi et se réorientent ; tandis que de leur côté, les entreprises ne parviennent plus à pourvoir les postes vacants. C'est une tendance qui traverse le monde entier. Au Luxembourg, cette vague de démissions n’a pas encore eu lieu, mais une chose est sûre : malgré les vagues pour l’instant « silencieuses », la marée monte.

Chez jobs.lu, nous surnommons cette évolution la « Démission Silencieuse » . Dans cet article, nous examinons pourquoi et comment les entreprises luxembourgeoises se doivent de réagir à cette nouvelle dynamique.

Pourquoi la vague arrive-t-elle ?

Plus de deux tiers des travailleurs luxembourgeois sont prêts à se reconvertir dans un nouveau métier, une attitude qui pourrait ouvrir la voie à de vastes changements sur le lieu de travail dans un futur proche. L'intérêt pour le changement de carrière est lié à la fois aux perturbations de COVID-19 et à la menace de l'évolution technologique, dont de nombreux travailleurs pensent qu'elle s'accélère. Une étude récente menée en partenariat avec le Boston Consulting Group et jobs.lu a révélé que 66 % des travailleurs luxembourgeois sont prêts à envisager la possibilité d'un changement de carrière, et que seuls 3 % d'entre eux ont déclaré ne le vouloir en aucun cas. Ce pourcentage augmente chez les personnes en début et en milieu de carrière, et diminue à nouveau chez les travailleurs de plus de 60 ans, dont la majorité est proche de la retraite.

La volonté de changer de rôle professionnel pour quelque chose de complètement différent dépend de nombreux facteurs. On remarque que celle-ci est particulièrement élevée dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, dans le secteur du transport et de la logistique, ainsi que dans le commerce de gros et de détail, en raison d’emplois qui sont les plus exposés au risque de remplacement technologique. Ici, environ un employé sur deux cherche activement un nouvel emploi, « Et tôt ou tard, ils changeront, c'est certain. En effet, moins il y aura de travailleurs qualifiés, plus il y aura de postes à pourvoir. Le changement deviendra plus attrayant, plus facile et les travailleurs se réorienteront », mentionne Arthur Meulman, General Manager de jobs.lu.

Comment les entreprises peuvent-elles contrer cette vague ?

Heureusement, les entreprises ne sont pas complètement impuissantes face à l’arrivée de cette vague de démissions. Il y a beaucoup de choses que les employeurs peuvent faire pour convaincre les employés qui sont prêts à changer d'emploi de rester. Outre un meilleur salaire et diverses primes, il existe également de nombreux facteurs « doux » qui augmentent la satisfaction : comme le mentionne Arthur Meulman, par exemple, plus de flexibilité dans l'organisation du travail, plus d'appréciation, des possibilités de formation attrayantes ou la possibilité de se développer activement au sein de l'entreprise. « Mais malgré toute l'attention portée à une culture d'entreprise qui convainc et retient les employés, les employeurs doivent aussi penser à l'avenir. En période de pénurie de personnel, il est important de sortir des sentiers battus et d'envisager des concepts alternatifs pour contrer la diminution des effectifs. Une solution, par exemple, pourrait être les entrées latérales », confie-t-il.

Les entrants latéraux – de nouvelles perspectives

Si les employeurs se concentrent uniquement sur les compétences et l'expérience, ces derniers risquent de ne pas tenir compte de la mine d’or de talents à leur disposition – à savoir, les professionnels en provenance d’autres secteurs disposant des qualités et du potentiel nécessaires pour devenir des top performers.

Il est essentiel pour les recruteurs avant-gardistes de regarder au-delà de l'expérience pour trouver des personnes à fort potentiel. En effet, en misant sur les bonnes aptitudes et les bonnes motivations, il y a fort à parier que les compétences techniques suivront rapidement.

Pour ces raisons, les employeurs se doivent d’élargir leur vivier de talents en prenant en considération les professionnels extérieurs à leur secteur d'activité. Ces derniers doivent être à la recherche de nouvelles possibilités d'élargir leurs compétences par la formation, l’accroissement de leurs options, la volonté de passer à l'étape suivante de leur carrière et l’ambition de rejoindre une organisation en pleine croissance – plus encore lorsque les possibilités dans leurs secteurs initiaux sont limitées.

Les entrants latéraux présentent de nombreux avantages, comme l'innovation, les nouvelles perspectives en termes de business, mais aussi la diversité. En outre, l'un des principaux avantages est que ces professionnels sont également susceptibles de rester plus longtemps dans l’entreprise, tout en appréciant la progression de leur carrière et les défis que représente le fait de travailler dans un nouveau secteur. Enfin, les entrants latéraux ont la possibilité de devenir des talents plus performants que les autres, notamment parce qu'ils ont la volonté et le désir d'apprendre.

Les habitudes d'apprentissage

Au cours de l'année écoulée, 92 % des professionnels luxembourgeois ont consacré du temps à la formation. Cet indicateur prouve que l'apprentissage devient une réelle priorité des travailleurs du Grand-Duché concernant leurs carrières professionnelles. Rares sont les travailleurs qui ne consacrent aucun temps à l'apprentissage.

L'habitude d'apprendre est plus forte chez les personnes en début de carrière et s'estompe au fur et à mesure des années d’expérience. Le niveau d'éducation est également un facteur influant sur le temps consacré à l'apprentissage, les personnes les plus instruites étant plus susceptibles de consacrer du temps chaque année à la mise à jour de leurs compétences. Les personnes détenant un certain niveau d’éducation ont également tendance à occuper des emplois fondés sur la connaissance (l'ingénierie, les sciences et le droit en sont des exemples), où ne pas apprendre en permanence revient à risquer l'obsolescence.

En raison de la croissance rapide des outils en ligne, la proportion de personnes qui utilisent soit un établissement d'enseignement en ligne, soit une application mobile pour se former a fait un bond considérable depuis 2019. Tous deux talonnent de près la formation « sur le tas » et l’autoformation, les deux approches de formation les plus populaires. « Plus de cours en ligne sont accessibles aujourd'hui que par le passé et les gens sont plus ouverts à l'apprentissage en dehors d'une salle de classe physique qu'ils ne l'étaient auparavant », indique Arthur Meulman.

Au Luxembourg, cette vague de démissions n’a pas encore eu lieu, mais une chose est sûre : malgré les vagues pour l’instant « silencieuses », la marée monte.

L'entrée latérale deviendra-t-elle la norme ?

À quoi ressemblera l'avenir du marché du travail ? Allons-nous vers une époque où l'entrée latérale deviendra la norme ? Cela est fort possible.

Une question importante lorsqu'on pense à une reconversion est de savoir quelles nouvelles carrières les professionnels embrasseraient. Dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, il existe déjà des premiers formats qui s'adressent aux personnes en reconversion et sont censés leur ouvrir la voie. Un fait qui ressort clairement est la préférence que les candidats à la reconversion ont pour les groupes d'emplois qui leur sont familiers. Cela explique l'intérêt des travailleurs de l'informatique et des technologies pour les emplois liés à la digitalisation, et vice versa. De même, les travailleurs sociaux et les professionnels de la santé se verraient bien intégrer le domaine professionnel de l'autre. Il en va de même pour les personnes travaillant dans les médias, le marketing et la vente. Ces trois rôles professionnels – d'une certaine façon – présentent des similitudes. Autre signe du pragmatisme des professionnels, après une année de défis stupéfiants : la plupart des domaines où l’on retrouve une forte volonté de reconversion impliquent des évolutions vers d’autres domaines qui, pour le moment, semblent moins risqués. Par exemple, le premier choix de reconversion des travailleurs manuels est le domaine de l'ingénierie, dans lequel il existe une grande variété d'emplois. Pour les personnes occupant actuellement des fonctions artistiques ou créatives, les médias et le marketing sont les catégories de reconversion privilégiées.

Dans tous les cas, une chose est sûre : en raison de leur forte motivation et de leur disponibilité rapide, les entrants latéraux apportent avec eux des avantages de poids. En revanche, la période de formation est plus longue et les coûts de formation et de perfectionnement plus élevés. Mais à une époque où les talents se font rares, cela ne devrait pas être un obstacle.

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À propos de jobs.lu

Lancé en janvier 2007, jobs.lu s’est imposée comme l’une des principales plateformes digitales de recrutement sur le marché luxembourgeois. Une offre de services de haute qualité aux recruteurs et aux candidats, couplée à une connaissance approfondie du marché font de jobs.lu la référence au Luxembourg en matière de recrutement en ligne. Depuis novembre 2013, jobs.lu a intégré StepStone (société du groupe allemand Axel Springer SE) qui propose des solutions de recrutement à ses clients au Luxembourg et dans plus de 135 pays à travers le monde. S’appuyant sur une équipe locale et multilingue, jobs.lu permet aux entreprises présentes localement de recruter les bons candidats au bon moment et d’aider ces derniers à trouver leur emploi idéal au Luxembourg.

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