Alors que l’environnement géopolitique et économique mondial est de plus en plus instable, investir dans les industries européennes et favoriser l’innovation au sein de celles-ci est une nécessité. Un enjeu que la Commission européenne a identifié et auquel elle tente de remédier.

À ce sujet, les orientations politiques (2024- 2029) d’Ursula von der Leyen sont claires : la compétitivité et la défense de l’Europe dépendent de sa capacité à innover. Depuis février, la Commission européenne a publié plusieurs initiatives soutenant cet objectif telles que le Pacte pour une Industrie Propre, la Boussole pour la Compétitivité ou, plus récemment, le plan ReArm Europe/Readiness 2030 et le plan d’action Continent IA.

Transformer le secteur de la défense

Il existe déjà des fonds européens pour favoriser l’innovation et le développement de nouvelles technologies dans ce secteur. Cela dit, les derniers développements géopolitiques prouvent la nécessité d’accélérer la transformation de la défense européenne et d’investir dans des innovations disruptives comme les technologies quantums ou l’intelligence artificielle (IA). Il existe des lacunes critiques dans ces domaines, que le plan Readiness 2030 vise à combler d’ici cinq ans. Comment ? En se concentrant sur le développement de capacités européennes communes dans ces domaines critiques. La Commission a créé des instruments financiers et des incitants pour que les États membres convergent vers le développement de capacités interopérables.

Booster la production d’IA sur notre continent

L’intelligence artificielle est un excellent exemple de cette mise en commun des ressources. Entre décembre 2024 et mars 2025, la Commission européenne a sélectionné treize « fabriques d’IA », dont une au Luxembourg. Une fois opérationnelles, ces dernières vont travailler en réseau pour soutenir l’émergence des écosystèmes requis pour entraîner des modèles d’IA utilisables par l’ensemble des entreprises, chercheurs et citoyens européens. Cette initiative ne sert pas uniquement à combler une lacune critique, mais aussi à favoriser l’innovation et la compétitivité des entreprises.

Dans cette lignée, le plan Continent IA entrevoit la création de giga-fabriques pour former et développer des modèles d’IA complexes à une échelle sans précédent, afin d’assurer l’autonomie stratégique de l’UE et être à l’avant-garde du secteur.

Quels bénéfices pour les entreprises et start-up européennes ?

Au niveau de l’intelligence artificielle, les bénéfices sont clairs. Cette mise en commun des ressources et la mise à disposition des produits des fabriques d’IA a pour vocation de permettre à toutes les entreprises et start-up européennes de bénéficier de l’intelligence artificielle dans leurs activités. Les modèles mis à disposition sont de qualité et respectent les normes européennes, ce qui permet de gagner du temps dans l’application et dans certaines procédures administratives. Meilleures analyses prédictives, gain de temps, interopérabilité… autant d’avantages qui permettent à nos industries d’être plus compétitives et innovantes sur la scène internationale.

C’est un enjeu qui est également présent du côté de la défense. Le plan Readiness 2030 s’appuie sur la taille du marché européen pour créer un environnement favorisant l’innovation mais aussi la croissance économique grâce aux échanges transfrontaliers. La future stratégie pour les start-up et les scale-up renforcera les actions du plan en s’attaquant aux difficultés que rencontrent les start-up pour accéder aux capitaux, aux services, aux infrastructures et aux talents nécessaires pour leur permettre de prospérer et d’innover en Europe. Vous l’aurez compris : sous le nouveau mandat de la Commission, les entreprises seront mises en avant en tant qu’acteurs-clés et chevilles ouvrières de notre agenda de compétitivité, de prospérité et d’innovation !

Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg.
Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg.

Photo-Ann Sophie Lindström