Retour sur le développement historique de cette structure unique qui fête ses 20 ans d’existence dans le domaine du support à la création et au développement d’entreprises technologiques et innovantes au Luxembourg. Interview avec Diego De Biasio, directeur de Technoport S.A.

De g. à dr. : Catherine Delevoye, Diego De Biasio, Rodolfo Baïz, Olivier Zéphir (debout), Diogo Lança et Manon Hempel.
De g. à dr. : Catherine Delevoye, Diego De Biasio, Rodolfo Baïz, Olivier Zéphir (debout), Diogo Lança et Manon Hempel.
 

Quelle est la genèse du projet Technoport ?

L’idée remonte au début des années 90. Le tout était porté par Claude Wehenkel, l’ancien directeur du CRP Henri-Tudor (aujourd’hui LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology)). Il avait cette idée d’une structure favorisant l’interaction entre la recherche publique et l’entrepreneuriat innovant et technologique. Mais ce n’est que lors de la crise sidérurgique du milieu des années 90 que le projet s’est vraiment débloqué, grâce notamment à l’appui personnel de Joseph Kinsch, à cette époque patron d'ARBED et président de la Chambre de Commerce. Le lancement officiel s’est finalement fait en juin 1998. Il est difficile d’imaginer comment cet écosystème se serait développé sans certains événements historiques et la persévérance et volonté de certaines personnes à l’époque. Si je regarde l’évolution récente au Luxembourg, je suis convaincu que c’est un atout indéniable d’avoir une structure comme la nôtre avec un tel historique et des résultats qui nous permettent depuis quelques années de décrocher aussi des reconnaissances internationales dans différents classements.

Depuis sa création, le Technoport a fortement évolué. Comment définiriez-vous votre structure aujourd’hui ?

En tant que premier incubateur au Luxembourg nous avons dû passer par différentes étapes similaires à celles qu’une start-up doit affronter : se faire connaître et reconnaître, définir les bons services pour les segments que nous visons, rester attentifs à ce qui se fait ailleurs, pivoter et être force de proposition dans notre domaine. Après 20 ans d’activité, je pense que nous avons réussi à développer une structure d’incubation d’entreprises technologiques et innovantes moderne et dynamique. Un gros changement a certainement été le passage à une société anonyme en juin 2012, ce qui nous a poussés à explorer un nouveau modèle financier et de nouveaux services. Aujourd’hui, l’incubation reste notre métier de base, mais nous avons diversifié les segments cibles (voir encadré). Notre espace de coworking s’est forgé une certaine renommée dans le domaine d’événements pour les start-up et pour l’innovation. Depuis 2013, nous avons su développer un laboratoire de fabrication numérique (FabLab) pour du prototypage rapide, qui est l’un des mieux dotés en équipements dans la Grande Région. Ici, le potentiel de développement n’en est qu’à son début.

Vous développez de plus en plus de partenariats ces dernières années. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

En effet, c’est une autre dynamique que nous avons pu constater depuis 2013. Notre objectif final reste d’améliorer l’écosystème général autour de l’innovation et de l’entrepreneuriat technologique. Ces partenariats sont un élément crucial pour faire en sorte que le système national d’innovation puisse créer une dynamique positive à moyen et long terme. Ça nous aide à rendre le Luxembourg plus attractif aux entrepreneurs étrangers qui aimeraient implanter leur entreprise chez nous. La diversité de ces partenariats est un autre point important. Nous avons des sociétés (p.ex. Paul Wurth InCub, Enovos, POST, Tomorrow Street, Agile Partner), des banques (BIL, BCEE, Société Générale) ou d’autres institutions publiques (Ville d’Esch, CNA, Chambre de Commerce). Nous pouvons montrer sur base de chiffres que ces partenariats sont cruciaux pour dynamiser l’écosystème. Après, c’est comme partout, ce sont les relations humaines qui font bouger les choses.

Comment allez-vous célébrer vos 20 ans ?

Nous avons décidé de célébrer cela en accueillant, du 6 au 8 juin prochain, le congrès annuel d’ EBN, un réseau paneuropéen de structures similaires à la nôtre. Nous pourrons échanger autour de différents sujets et opportunités liés à notre métier. Le 7 juin au soir, nous allons faire une grande fête à Belval avec, j’espère, tous nos partenaires et entrepreneurs : anciens, actuels et futurs. N’hésitez donc pas à consulter le programme et vous inscrire si les sujets d’innovation et d’entrepreneuriat vous intéressent.

www.technoport.lu

Carte d’identité du Technoport

  • Initié par : Centre de Recherche Public Henri-Tudor en 1998
  • Forme juridique actuelle : société anonyme depuis 2012
  • Actionnaires : ministère de l’Economie (55 %) ; Société Nationale de Crédit et d’Investissement (45 %)
  • Activité : soutien à la création et au développement d’entreprises technologiques et innovantes au Luxembourg
  • Segments : entreprises nouvellement créées ou bien activités de recherche et développement de structures étrangères
  • Services : incubation – prototypage rapide – coworking
  • Domaines : multisecteur (environnement, industrie, ICT, espace, software, IoT, FinTech…)
  • Espace sous gestion : plus de 16.000 m² sur 2 sites et 5 bâtiments
  • Equipe : 6 équivalents plein-temps
    # d’entreprises acceptées : 139
    # d’entreprises sorties : 59 dont 17 qui se sont fait racheter
    # d’entreprises officiellement hébergées : 39