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Une définition et une classification qui varient d’un pays à l’autre

Le Luxembourg n’a pas de définition spécifique pour ces entreprises. Seul le critère du nombre de personnes employées est retenu pour effectuer la classification des entreprises selon leur taille.

classification des entreprises selon leur taille

En France, par exemple, les PME sont de petites et moyennes entreprises dont la taille est définie en fonction du nombre d’employés, du bilan ou du chiffre d’affaires et ne dépassant pas certaines limites. Autre particularité, est considérée comme entreprise au Luxembourg, toute entité qui, indépendamment de sa forme juridique, exerce une activité économique régulière à titre individuel ou familial, les sociétés de personnes, les associations, les activités de services administratifs et de soutien, celles de l’enseignement, de la santé et autres activités de services. L’UE, consciente des disparités qui existent dans l’espace communautaire, a donné une définition de la PME afin d’en limiter la prolifération (cf. sa recommandation 2003/361). Les critères qu’elle retient sont le nombre des salariés occupés, le chiffre d’affaires ou le total du bilan. Par ailleurs, elle considère comme entreprise, toute entité qui indépendamment de sa forme juridique, exerce une activité économique au sens large (universités, centre de recherches, hôpitaux.). Les statistiques d’Eurostat excluent cependant le secteur non marchand.

La Commission distingue en outre les micro-entreprises ou TPE qui emploient moins de 10 salariés, voire aucun salarié, et qu’elle considère comme une catégorie particulièrement importante pour la création d’emplois. Elle opère également une classification entre les PME, celles qui emploient de 10 à 250 salariés, et par ailleurs les ETI ou Entreprises de Taille Internationale qui occupent de 251 à 5.000 salariés et les grandes entreprises de plus de 5.000 salariés. Des seuils qui ne s’appliquent qu’aux entreprises autonomes qui ne reçoivent pas d’aides de l’Etat, celles-ci étant considérées comme faussant la libre concurrence. Toutefois, en vue d’encourager la création d’entreprise, certaines entreprises seront considérées comme autonomes malgré la participation égale ou supérieure à 25 % de certains investisseurs tels les business angels. Le rôle de cette catégorie d’investisseurs est en effet considéré comme positif pour aider au financement et à la création d’entreprises. Il est intéressant de noter que, dans sa recommandation, l’UE précise : « Il s'avère nécessaire de confirmer qu'une entreprise dont 25 % ou plus des droits de capital ou de vote sont contrôlés par un organisme public ou une collectivité publique n'est pas une PME ».

entrepreneur

Profil des PME et des TPE luxembourgeoises

Comme dans les autres pays européens, les PME et les TPE luxembourgeoises sont actives dans les différents secteurs de l’économie, tels la construction, l’industrie, le commerce de détails et de gros, la restauration, les services financiers et les assurances, l’immobilier, les services scientifiques et techniques. Elles sont toutefois beaucoup moins actives dans le secteur de l’industrie de la transformation, mais plus actives que la moyenne européenne, dans le secteur de la communication et l’information.

En termes de taille, les micro-entreprises qui emploient de 0 à 4 salariés sont de loin les plus nombreuses puisqu’elles représentent 88,6 % de l’ensemble des entreprises présentes au Luxembourg. Elles sont majoritairement concentrées dans les services, les activités scientifiques et techniques, et le commerce. Les petites entreprises qui emploient au minimum de 5 à 9 salariés et au maximum 49 salariés, ne représentent que 10 % de l’ensemble tandis que les entreprises moyennes qui occupent de 50 à 249 salariés occupent moins de 2 % du marché. Quant aux entreprises de 250 salariés et plus, elles sont moins de 1 %.

La répartition sectorielle de l’activité des PME et des TPE montre que le Luxembourg est davantage orienté vers les services et plus particulièrement les services à haute valeur ajoutée que les autres pays européens. Ainsi, les 16.843 PME/TPE qui interviennent dans les services représentent 58 % de l’ensemble des entreprises contre 45 % dans l’UE. Cela signifie implicitement que les autres activités sont sous-représentées, notamment celles de la construction et de l’industrie manufacturière. Ces dernières ont par ailleurs souffert de la crise, comme partout en Europe. De même, le secteur des services y est le plus exposé aux cessations d’activité.

Les observateurs de l’économie tels qu’Eurostat et l’OCDE considèrent que le secteur des PME au Luxembourg est très dynamique, faisant ainsi partie du « peloton de tête » au même titre que l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Suède. En termes de valeur ajoutée, il contribue en effet davantage à l’économie du pays (environ 73 %) que dans les autres pays de l’UE (58 %), les services financiers étant exclus du calcul. Bien qu’entre 2008 et 2012 ce secteur ait accusé une perte estimée à 4.600 emplois, il a néanmoins mieux résisté à la crise que la plupart des pays européens. Enfin, les tendances récentes laissent entrevoir un développement des PME dans le secteur du transport et du stockage ainsi que dans les secteurs scientifique et technique.

Martine Borderies

Sources:

Eurostat
Europaforum
European Commission
Le Portal des Statistiques


Nouvelles entreprises La barre des 10.000 inscriptions a été dépassée en 2014

Selon Creditreform Luxembourg (1), quelque 11.000 nouvelles entreprises ont été enregistrées au Registre de Commerce et des Sociétés en 2014 (environ 8.500 en 2012). Même si seulement 3.500 inscriptions nouvelles concernent l’économie réelle, la durabilité y est garantie. Cette affirmation se trouve confirmée par le nombre très bas de faillites au niveau des jeunes entreprises. En mettant en relation le nombre d’habitants du Grand-Duché avec les nouvelles inscriptions d’entreprises, cette constatation gagne encore plus en importance. En outre, on peut affirmer qu’environ 5.000 emplois sont créés par an grâce à ses nouvelles inscriptions. De nombreuses initiatives privées, qui sont aussi initiées et soutenues par le gouvernement, sont le moteur de ce développement.

Credietreform Luxembourg attribue notamment ce nombre croissant de nouvelles inscriptions aux atouts que compte le pays, perçu depuis des décennies comme un centre économique très intéressant du point de vue entrepreneurial et un lieu d’implantation attractif pour des entreprises durables et engagées. Parmi ces atouts figurent, entre autres, la bonne formation du personnel, l’environnement social stable, les bonnes infrastructures autoroutières, les coûts salariaux bas comparativement aux pays voisins, de même que l’environnement international, le pouvoir d’achat élevé et le système proche des milieux économiques.

« On peut donc s’attendre à l’avenir à un nombre croissant des nouvelles inscriptions d’entreprises », conclut Creditreform Luxembourg.

1 - Creditreform Luxembourg, communiqué de presse du 11/02/2015 intitulé A nouveau plus de 10.000 inscriptions de nouvelles firmes en 2015 ?



Le Luxembourg et la pauvreté au travail

Si le Luxembourg jouit d’un niveau de vie relativement élevé par rapport aux autres pays européens, il n’est toutefois pas à l’abri de l’augmentation de la pauvreté en son sein : entre 2009 et 2013, le taux de risque de pauvreté est passé de 14,9 % à 15,5 % (1). Sur 10 ans, l’augmentation aura été de 4,5 points de pourcentage ou 41 % (de 11 % en 2003 à 15,5 % en 2013). Ce sont les chômeurs qui sont particulièrement exposés à cette situation, mais on constate également qu’un salarié sur 10 est en situation de pauvreté.

Si l’on compare la situation des salariés luxembourgeois à celle de leurs homologues des pays voisins, force est de constater que le Grand-Duché affiche de piètres performances : le taux de risque de pauvreté des salariés luxembourgeois est respectivement 28 % et 49 % plus élevé que le risque de pauvreté des salariés allemands et français (2). Si l’on compare les données pour le Luxembourg et la Belgique, les salariés luxembourgeois sont 3 fois plus exposés au risque de pauvreté que les salariés belges.
La comparaison par rapport à l’ensemble des pays de l’Union européenne (voir graphique) confirme de façon encore plus évidente cette situation. Le Luxembourg a le taux de risque de pauvreté des salariés le plus élevé de l’UE28 devant notamment les pays en crise tels que la Grèce, l’Italie ou l’Espagne. Entre 2009 et 2013, le Luxembourg a toujours été en tête de ce classement. Seule l’année 2010 a fait figure d’exception, la Lettonie ayant affiché cette année-là une performance encore plus mauvaise que le Grand-Duché.

taux de risque de pauvreté des salariés dans le pays de l'UE28