L’économie de demain sera circulaire, ou ne sera pas. Devant la disparition programmée – à plus ou moins long terme – des ressources naturelles fossiles, la mise en oeuvre de nouveaux modèles économiques et, au-delà, de nouveaux modes de pensées et de nouvelles mentalités sont indispensables. Car il s’agit de totalement transformer les processus – jusqu’à présent linéaires – de toute la chaîne de valeur, depuis l’exploitation des ressources jusqu’à leur réutilisation, en passant par leur production, leur transformation, leur distribution ou encore leur consommation. 

Georges Schaaf, Head of Sector Development - CleanTech & Manufacturing Industry, et Charles-Albert Florentin, Manager, Cluster EcoInnovation.
Georges Schaaf, Head of Sector Development - CleanTech & Manufacturing Industry, et Charles-Albert Florentin, Manager, Cluster EcoInnovation.

Photo-Focalize/Emmanuel Claude

Ce n’est pas un hasard si cette « circularité » constitue un des piliers du processus de Troisième Révolution Industrielle initié par l’économiste et essayiste américain Jeremy Rifkin.

C’est dans ce contexte que l’agence Luxinnovation a mis en place le Luxembourg EcoInnovation Cluster, point de rencontre des entreprises innovantes actives dans le secteur des Cleantech. Créé en 2014, il a pour objectif d’identifier les potentiels du secteur et de fédérer les initiatives et les projets collaboratifs et/ou innovants, en suivant le principe de « Identifier – Connecter – Réaliser ».

En étroite collaboration avec le gouvernement, trois thèmes prioritaires ont été identifiés pour guider l’action du Luxembourg EcoInnovation Cluster : outre l’économie circulaire, on retrouve les thématiques liées à la mobilité et celles concernant les villes durables et les technologies intelligentes. Une approche qui se décline alors en plusieurs piliers : l’énergie, la construction, l’eau, les déchets… Des groupes de travail se sont mis en place autour de ces différentes thématiques.

« Cela s’inscrit parfaitement dans la stratégie de diversification de l’économie nationale », explique Georges Schaaf, Head of Sector Development - CleanTech & Manufacturing Industry. « Il est important de bien se positionner en amont des projets afin d’initier les bonnes pratiques en matière de design, d’éco-conception et, plus largement, de bio-économie. À terme, il faudrait que l’on s’habitue à parler de ressources et non plus de déchets. Intégrer l’économie circulaire dans l’élaboration d’une stratégie industrielle permet de prendre un coup d’avance. »

Encourager de nouveaux modes de réflexion

Fort d’une centaine de membres, aussi bien entreprises privées qu’institutions publiques, le Luxembourg EcoInnovation Cluster prône l’interactivité entre les différents acteurs d’un secteur qui pèse un milliard EUR de chiffre d’affaires et concerne quelque 10.000 emplois directs et indirects. Il encourage aussi les nouveaux modes de réflexion. « Il convient désormais de penser ‘services’ plutôt que ‘produit’ », complète Charles-Albert Florentin, le Manager du Cluster EcoInnovation. « En réévaluant ses processus et ses bonnes pratiques, une entreprise sera en mesure de générer une croissance économique continue, intelligente et durable, tout en renforçant sa compétitivité. »

Les développements ne manquent pas dans le pays. Le domaine de la géothermie (exploitation des phénomènes thermiques intervenant dans le sol terrestre pour les transformer en énergie à la surface), par exemple, est actuellement source de nombreux projets et développements, notamment en matière d’urbanisme dans le cadre de la conception de nouveaux éco-quartiers à basse consommation énergétique.

Dans cet esprit collaboratif, Luxinnovation a mis en place depuis 2016 le programme Fit 4 Circularity d’incitation, pour les entreprises, à s’engager dans une démarche de transition vers des modèles d’affaires d’économie circulaire. Il s’agit, pour n’importe quelle PME, d’identifier le potentiel de création de valeur que l’adoption d’un tel modèle économique peut lui apporter, les coûts alors engendrés pouvant être cofinancés à hauteur de 50 % maximum, avec un plafond de 10.000 EUR.

À ce jour, une vingtaine d’entreprises a entamé le processus d’accompagnement proposé par ce programme, qui peut également aller jusqu’au suivi personnalisé dans les démarches de demandes de financement nationaux et/ou européens pour la mise en oeuvre de technologies d'éco-innovation.

www.luxinnovation.lu