Le leasing : un booster d’électrification des parcs automobiles
49 % de véhicules rechargeables et électriques dans l'ensemble du parc automobile d'ici fin 2030, c’est ce que le PNEC (Plan national intégré en matière d’énergie et de climat) a fixé comme objectif. Aujourd’hui, avec un total de 7,6 % de véhicules électriques, on est très loin du compte, sachant qu’1/3 de ce parc concerne des voitures en leasing. Nous avons pris l’avis de Dominique Roger, Managing Director d’Ayvens Luxembourg.

Les chiffres montrent que le leasing joue un rôle prépondérant dans l’électrification des parcs automobiles luxembourgeois…
Il représente en effet un pourcentage important, mais, depuis des années, le rôle de notre profession ne s’est pas arrêté à louer des véhicules et à rédiger des contrats. Tous les loueurs ont sensibilisé les gestionnaires de flottes, les chefs d’entreprise et les utilisateurs finaux à opter pour des véhicules plus vertueux et à modifier en ce sens leurs car policies… Ils ont aussi pris d’importants risques en matière de valeurs résiduelles qui se transforment en pertes substantielles maintenant, alors que le marché du véhicule électrique d’occasion n’existe pas encore vraiment.
Chez Ayvens, nous avons développé et continuons de développer des solutions et des outils pour aider nos clients à réduire les émissions de leurs parcs automobiles et atteindre leurs objectifs de développement durable, avec l’aide, notamment de notre approche BIC (Business Intelligence & Consultancy), notre département de consultance en stratégie de mobilité, et en proposant un large éventail de solutions qui se combinent toutes entre elles. Nous savons que la mise à disposition d’un véhicule reste un élément-clé pour attirer, motiver et retenir les talents.
Si demain, pour des questions de fiscalité ou autres, le leasing devenait moins attractif, le pays perdrait tout ce tiers d’utilisateurs, alors que la législation européenne sur les véhicules électriques stipule que toutes les nouvelles voitures et camionnettes vendues dans l'UE devront être des véhicules à zéro émission d'ici 2035. Si on jette un oeil aux données statistiques de la SNCA (Société Nationale de Circulation Automobile), pour les 9 premiers mois de cette année, 47,4 % des véhicules immatriculés par les sociétés de leasing sont des BEV (véhicules 100 % électriques) tandis que pour le total des immatriculations nationales (leasing inclus) seuls 24,3 % sont des BEV. Les chiffres parlent donc d’euxmêmes : le leasing est bien un incitateur de conversion des flottes d’entreprise, mais aussi des véhicules privés, via le leasing privé, pour lequel le secteur affiche de très bons scores également.
Si on jette un œil aux données statistiques de la SNCA (Société Nationale de Circulation Automobile), pour les 9 premiers mois de cette année, 47,4 % des véhicules immatriculés par les sociétés de leasing sont des BEV (véhicules 100 % électriques) tandis que pour le total des immatriculations nationales (leasing inclus) seuls 24,3 % sont des BEV. Les chiffres parlent donc d’eux-mêmes : le leasing est bien un incitateur de conversion des flottes d’entreprise, mais aussi des véhicules privés, via le leasing privé, pour lequel le secteur affiche de très bons scores également.
Comment percevez-vous le marché luxembourgeois de l’électrique à l’heure actuelle ?
Fin septembre 2025, le parc roulant en leasing comptait 34,5 % de BEV tandis que le parc national (leasing inclus) n’en comptait que 7,8 %. Toutefois, on perçoit une augmentation régulière de la part de l’électrique, une tendance qui devrait s’amplifier si le leasing privé continue également de se développer comme c’est le cas ces derniers mois.
Il ne faudra pas non plus réduire les incitants klimabonus ou encore revoir à la hausse les avantages en nature pour les véhicules zéro émission. La densité du nombre de bornes par habitant est importante, un bon point, et le pays soutient fiscalement l’installation de bornes de recharge privées, de même que l’achat, avec une prime de 6.000 EUR, d’une voiture 100 % électrique dont la consommation d’énergie est inférieure à 160 Wh/km. Le pays dispose donc d’atouts pour poursuivre sa conversion vers l’électrique, mais les autorités ne devront pas prendre de mauvaises décisions au risque de freiner la tendance comme dans certains autres marchés.
La grande majorité des contrats de leasing sont conclus sur 36-48 mois. Les loueurs se retrouvent donc avec des véhicules relativement récents et pour lesquels ils sont contraints de trouver un débouché, en général l’exportation car le marché luxembourgeois de l’occasion pour ces véhicules n’est pas encore mature. Aussi, pour inciter à l’achat d’un véhicule électrique d’occasion de plus de 3 ans, le Luxembourg a introduit en 2024 une aide de 1.500 EUR, un coup de pouce appréciable mais probablement pas suffisant compte tenu des prix encore élevés des véhicules électriques.
La revente du véhicule électrique en fin de leasing est-elle toujours un problème pour les loueurs ?
C’est un problème qui persiste car la grande majorité des contrats de leasing sont conclus sur 36-48 mois. Les loueurs se retrouvent donc avec des véhicules relativement récents et pour lesquels ils sont contraints de trouver un débouché, en général l’exportation car le marché luxembourgeois de l’occasion pour ces véhicules n’est pas encore mature.
Aussi, pour inciter à l’achat d’un véhicule électrique d’occasion de plus de 3 ans, le Luxembourg a introduit en 2024 une aide de 1.500 EUR, un coup de pouce appréciable mais probablement pas suffisant compte tenu des prix encore élevés des véhicules électriques, mais qui ne doit pas faire oublier que si nous signons de plus en plus de contrats pour des véhicules électriques, il faut également que le marché de l’occasion soit plus fluide. Prévoir des contrats sur une plus longue durée, introduire des seconds cycles de leasing pour des voitures arrivées au terme du premier contrat ou encore penser à un avantage en nature plus réduit pour le second cycle pourrait faire partie de la solution…
Pour conclure, on peut donc dire que le leasing est un vecteur porteur dans la décarbonation de la mobilité ?
Le leasing a toujours permis de rendre les flottes « plus propres », puisque les contrats sont signés sur des périodes relativement courtes, ce qui induit que les utilisateurs reçoivent, tous les 3-4 ans, des véhicules de dernière génération, moins polluants, dotés des technologies les plus récentes…
De plus, les entreprises comme les particuliers sont moins frileux à essayer d’autres motorisations en leasing plutôt qu’à titre personnel, car ils bénéficient des conseils de nos experts, de nos solutions de mobilité personnalisées… Chez nous, tout est mis en place pour faciliter la vie des conducteurs, notamment de la négociation à la fin de contrat.
Propos recueillis par Isabelle Couset