Selon la formule consacrée, « le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas ». Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui, vu le nombre de tonnes produites chaque année, la gestion des déchets est devenue un enjeu incontournable de l’économie. Entretien avec Alain Jacob, administrateur directeur général de Lamesch Exploitation S.A.

Alain Jacob, administrateur directeur général, Lamesch Exploitation S.A.
Alain Jacob, administrateur directeur général, Lamesch Exploitation S.A.
  

Pouvez-vous nous dire quels types de déchets vous traitez pour les entreprises et ce qu’ils représentent en quantité ?

Les entreprises sont de grands producteurs de déchets du fait de leurs activités. En tête de liste se placent les industries. Les déchets les plus courants sont les déchets de construction et de démolition, le papier/ carton, le bois, le plastique, les déchets dits dangereux qui sont souvent des déchets provenant des activités de garage, de peinture, des activités médicales ou encore des déchets de process comme des solvants ou des acides. Sur une année, nous traitons plus de 220.000 tonnes de déchets toutes catégories confondues.

Que deviennent les déchets ultimes ?

L’ensemble des déchets arrivant sur notre site et dont on ne peut plus extraire de matières recyclables est valorisé énergétiquement. Ces déchets non polluants sont broyés puis acheminés vers des installations pour servir de combustible de substitution.

Quels sont les freins que vous rencontrez au niveau du recyclage ?

Beaucoup de déchets sont recyclables, le papier, le carton, le verre, le plastique, les métaux, le bois… Si le tri est bien réalisé en amont, alors aucun souci ne se pose au moment du recyclage. Par contre, si les déchets sont mélangés ou souillés par d’autres substances, alors le recyclage de ces matières devient plus problématique. Il y a un vrai travail à faire au niveau de la qualité du tri pour optimiser les taux de recyclage. Il est également important de ne pas confondre les matières recyclables et les produits recyclés. Les produits sont désormais complexes, par exemple, les matériaux d’isolation utilisés dans la construction sont des matériaux recyclés mais pas recyclables. Ils peuvent être composés de différents matériaux (minéraux, plastiques…) qui, pris individuellement, sont recyclables mais qui une fois mélangés ne le sont plus ou du moins très difficilement.

La collecte et la gestion des déchets font partie de votre core business. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’économie circulaire. Comment voyez-vous votre activité dans les années qui viennent ?

Le procédé de l’économie circulaire est en place depuis un certain temps déjà pour plusieurs clients ou plusieurs matières. Nous récupérons, par exemple, des déchets de fabrication d’un client qui ne répondent pas aux normes de qualité de son usine. Ces déchets sont alors envoyés dans un centre de traitement qui les broie, les extrude (c’est-à-dire qui les remet en granulés pour servir à nouveau de matière première) puis les renvoie à l’usine pour être réintroduits dans le processus de fabrication. Ici, la matière est toujours réutilisée. On peut également prendre l’exemple du verre qui lui répond pleinement aux critères de l’économie circulaire puisqu’il est recyclable à l’infini. Nous le collectons et le recyclons depuis plus de 35 ans.

Je pense que ces exemples vont s’accentuer et que notre activité va s’intensifier dans les années à venir et surtout se diversifier notamment dans la collecte et le recyclage des matières. Le groupe SUEZ dispose d’un réseau de centres de recherche et d’expertise qui travaille au développement des méthodes de caractérisation des déchets et des procédés innovants de valorisation, en particulier pour les matières plastiques. Beaucoup d’avancées ont été faites en matière de recyclage, mais il reste encore un long chemin à parcourir.

www.lamesch.lu