L’économie collaborative remet en cause un grand nombre des idées reçues concernant la propriété privée, l’usage des biens de consommation courants, la relation tantôt diffuse tantôt plus directe entre producteurs et consommateurs, la remise en cause des intermédiaires dans la chaîne de production.

A première vue, mettre à disposition un logement lorsque celui-ci est inoccupé, partager un équipement lorsque celui-ci est sous-utilisé, lutter contre le gaspillage en encourageant le partage des surplus de nourriture avec ceux qui en ont besoin, créer un jardin en milieu urbain entre voisins, etc. sont autant d’activités qui semblent aller vers le renforcement du bien-être de la population et, plus globalement, vers une amélioration du bien-être collectif. Placer l’humain avant le profit... c’est une des valeurs essentielles de l’économie sociale et solidaire.

Il serait tentant de considérer que les entreprises de l’économie collaborative sont par essence des entreprises sociales. Mais l’économie collaborative appelle aussi une certaine prudence : quel est l’impact réel de l’économie collaborative sur l’économie traditionnelle ? Les entreprises de l’économie collaborative respectent-elles le droit du travail ? Les plateformes collaboratives ont-elles un impact social positif ou bien creusent-elles encore davantage les inégalités ?

Les points de vue divergent. Certes, d’un côté, de nombreuses entreprises collaboratives revendiquent clairement l’aspect communautaire, participatif, générateur de liens sociaux de leur activité. Mais, de l’autre, il est de plus en plus évident que la grande majorité des entreprises de l’économie collaborative sont presque exclusivement des entreprises à finalité lucrative qui maîtrisent à la perfection les outils numériques.

Mais l’économie collaborative appelle aussi une certaine prudence : quel est l’impact réel de l’économie collaborative sur l’économie traditionnelle ? Les entreprises de l’économie collaborative respectent-elles le droit du travail ? Les plateformes collaboratives ont-elles un impact social positif ou bien creusent-elles encore davantage les inégalités ?

Hommes et femmes discutant autour d'une table

La Société d’Impact Sociétal (SIS)

Depuis 2016, il existe au Luxembourg un véhicule spécifiquement dédié aux entreprises dotées d’une vraie finalité sociale ou sociétale : la Société d’Impact Sociétal (SIS). La SIS est avant tout une S.A., une S.à r.l. ou une coopérative qui, sur la base d’un agrément ministériel, est en mesure de démontrer qu’elle a réellement un impact social ou sociétal positif. La lucrativité d’une SIS est strictement limitée, dans la mesure où la majorité des bénéfices sont obligatoirement réinvestis dans la finalité sociale ou sociétale de la société (au moins 50 %).

Dans la mesure où la SIS a pour vocation d’encourager l’innovation sociale, celle-ci peut certainement contribuer également au développement de nouvelles dynamiques dans le domaine de l’économie collaborative, tout en garantissant que la distribution d’éventuels bénéfices aux investisseurs privés reste strictement encadrée et soumise à la réalisation préalable d’objectifs sociaux ou sociétaux.

Jean-Christophe Burkel

Pour davantage d’informations :

  • Toutes les informations pertinentes sur les SIS sont disponibles sur le site gouvernemental www.guichet.public.lu.
  • Le Luxembourg dispose d’un incubateur d’entreprises sociales, situé à Differdange : 6zero1 (www.6zero1.lu) qui héberge et accompagne tous les porteurs de projets dans la création de leur Société d’Impact Sociétal (SIS).