Pour satisfaire leurs clients ainsi que pour répondre aux exigences des régulateurs, les compagnies d’assurances actives dans la branche vie en libre prestation de services doivent repenser la gestion de l’information avec leurs distributeurs.

Au départ de Luxembourg, les acteurs de l’assurance vie distribuent des produits à travers toute l’Europe. Ces produits sont utilisés par leurs clients pour répondre à des besoins en structuration patrimoniale à long terme. Adossés à un fonds dédié, les contrats d’assurance vie permettent de réaliser des investissements sur le long terme en profitant de nombreux avantages. 

Une nouvelle donne

Pour distribuer ces produits d’assurances vie à travers le continent, les compagnies luxembourgeoises s’appuient sur des gestionnaires de fortune, des banques privées, des family offices. Les compagnies envisagent principalement la relation avec le bénéficiaire final dans un modèle B2B2C. Dans la plupart des cas, les compagnies s’attachent à gérer la vie du contrat tandis que les gestionnaires de fortune partenaires veillent à faire fructifier les actifs souscrits par la mise en oeuvre de stratégies d’investissement appropriées. 

A l’heure actuelle, cependant, les acteurs de l’assurance vie sont soumis à de nouvelles pressions. Dans un secteur où la transparence fiscale se généralise, avec notamment la mise en oeuvre du Common Reporting Standard de l’OCDE, qui étend l’échange automatique des données au secteur de l’assurance, les acteurs doivent s’adapter.

Si les rendements offerts par les produits d’assurance luxembourgeois dépendent essentiellement des gestionnaires d’actifs, les compagnies doivent sans cesse convaincre de nouveaux clients en misant sur la qualité du service ou la sophistication à laquelle le client peut accéder à travers leurs offres. Le Luxembourg présente l’avantage d’offrir une grande flexibilité en matière du choix du véhicule d’investissement sous-jacent, ce qui permet de répondre aux besoins des investisseurs les plus exigeants. 

Vers des services plus performants

Par contre, les clients sont demandeurs de nouveaux services, comme un meilleur accès à l’information en lien avec leurs actifs en temps réel. D’autre part, les régulateurs exigent la mise en place de nouveaux reportings et une transparence accrue. Enfin, la nouvelle directive sur l’intermédiation va exiger de réaménager les tenants et aboutissants régissant les relations avec les intermédiaires.  

Il y a donc un challenge pour les acteurs de se repositionner dans cet environnement changeant. Le premier défi résidera certainement dans la mise en oeuvre d’une meilleure gestion de l’information entre la compagnie, qui gère les contrats, le régulateur, le client et les autres parties prenantes, comme le gestionnaire d’actifs.

A l’avenir, l’information devra circuler de manière optimale pour assurer une meilleure efficience opérationnelle mais aussi permettre aux acteurs de l’assurance de répondre aux exigences réglementaires de plus en plus nombreuses. 

Une meilleure gestion de l’information

Dès aujourd’hui, les acteurs du secteur de l’assurance doivent donc réaliser un travail conséquent de récolte d’informations auprès de leurs clients. Ne fut-ce que pour harmoniser les données à collecter entre les acteurs en présence, dans un contexte international, afin de satisfaire dans les délais aux reportings réglementaires, il y a déjà fort à faire. D’aucuns pourraient mener ce chantier en considérant les opportunités que l’on peut retirer de cette situation. En effet, la collecte des données auprès du client pourrait constituer une belle opportunité d’aller à sa rencontre, de faire le point sur ses besoins et attentes. 

Pour aller plus loin, c’est dans un processus de transformation digitale plus important que devront s’inscrire les compagnies d’assurances en emmenant avec elles leurs partenaires. Pour délivrer une information de qualité en temps réel aux clients, les compagnies devront pouvoir disposer d’une information de qualité, mise à jour en temps réel. A défaut de pouvoir mettre en place des canaux de distribution plus directs, elles devront engager des chantiers numériques avec leurs partenaires.

Les acteurs de l’assurance vie, demain, en profitant d’une meilleure gestion de l’information, pourront proposer de nouveaux services à leurs clients afin de faire la différence et de créer de la valeur autrement.