Créée en 1985, la SuperDrecksKëscht® (SDK) est placée sous l’autorité du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable dans le cadre des tâches qui incombent à l’Etat en matière de gestion des déchets. Dans ses actions, elle est assistée par les communes, la Chambre des Métiers et la Chambre de Commerce. Connue pour gérer les déchets problématiques des ménages, elle a aussi un rôle très important : la prévention.

Vos tâches sont multiples. Quelles sont-elles en quelques mots ?

On connaît la SDK pour ses collectes et le recyclage de déchets problématiques en provenance des ménages, mais aussi pour ses actions d’assistance et de conseil aux entreprises/établissements privés et publics dans la mise en place d’une gestion écologique de leurs déchets, c’est-à-dire de la prévention jusqu’au recyclage. Avec nos partenaires, nous menons beaucoup d’actions de prévention. En 2007, nous avons créé la mention Clever akafen - Produits recommandés par la SuperDrecks- Këscht® (www.clever-akafen.lu) qui incite les consommateurs à acheter des produits respectueux de l’environnement et les fabricants à mettre au point des produits plus écologiques pour répondre à leurs demandes (lessives, shampoings, piles rechargeables, fournitures scolaires, éclairage, papiers hygiéniques, mouchoirs…). Le réseau compte actuellement plus de 200 magasins (supermarchés, magasins de bricolage, de peinture, d’électroménager…).

Votre dernier projet en date s’appelle ECOBOX et il rencontre un franc succès…

Rappelons que toutes nos actions sont des initiatives du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable que nous mettons ensuite au point pour son compte. Le projet ECOBOX a été lancé pour lutter contre le gaspillage alimentaire en juin 2018 et les résultats sont très encourageants avec plus de 50.000 ECOBOX en circulation et la participation de quelque 90 restaurants et 95 cantines.

Le concept est double : il vise à lutter contre le gaspillage alimentaire en incitant les gens à reprendre ce qu’ils n’ont pas consommé pour le manger ultérieurement, mais aussi à économiser des emballages jetables et donc à réduire le volume des déchets. Pour une consigne de 5 EUR, le consommateur peut recevoir l’ECOBOX auprès de l’un des partenaires participants et le remettre à tout moment chez un autre partenaire, et ainsi récupérer ses 5 EUR. (www.ecobox.lu).

Pour inciter les consommateurs à réparer ou à emprunter plutôt qu’à jeter, vous avez lancé Flécken a Léinen…

Autrefois, il allait de soi de réparer ou d’emprunter un appareil/outil que l’on n’avait pas chez soi. A l’ère des produits jetables, conçus avec beaucoup de plastique, nous avons voulu faire passer le message qu’emprunter et réparer étaient des pratiques intéressantes car elles préservent l’environnement et réduisent considérablement des déchets difficiles à recycler. Le site www.flecken-a-leinen recense plus de 100 entreprises partenaires, dans 12 catégories, aptes à réparer vos appareils/ outils, une rubrique Do It Yourself avec des conseils pour faire les réparations soi-même, ainsi que des informations sur les endroits de prêt. La plateforme www.dingdong.lu (lancée par l’Oekozenter Pafendal) permet également de partager des produits et appareils, entre voisins par exemple. Bien entendu, pour qu’un objet soit réparable, il faut que sa conception intègre ce paramètre dès le départ. Nous menons donc en parallèle des actions auprès des fabricants.

Pouvez-vous déjà nous dire quel sera votre prochain projet ?

Avec l’Oekozenter Pafendal, nous mettons au point le projet Green Events. Outre la gestion écologique des déchets, cela inclut des domaines tels que la mobilité, l’énergie, etc.

Au niveau du recyclage, comment procédez-vous ?

Etant chargée de la collecte et du recyclage de déchets problématiques (p.ex. acides, peinture, solvants, pesticides, médicaments, aérosols, bouteilles de gaz…), la SDK se tourne toujours vers des recycleurs qui ont des processus qui s’intègrent dans l’économie circulaire car nous privilégions le recyclage et le reconditionnement par rapport à la valorisation thermique. Nous disposons pour cela d’un outil, une sorte d’audit appelé Potentiel de ressources, qui nous permet de contrôler et d’évaluer efficacement les méthodes de valorisation ou d’élimination de nos partenaires recycleurs. Cet outil est précieux car plus de 80 % des déchets problématiques que nous collectons sont traités dans les pays voisins.

Propos recueillis par Isabelle Couset