POST est le 1er opérateur à avoir lancé la 5G au Luxembourg, le 16 octobre dernier. Cette 5e génération de réseaux mobiles, qui compte toujours ses défenseurs et ses opposants, a pourtant pour elle deux beaux atouts technologiques : le débit et la latence, comme nous l’explique Cliff Konsbruck, directeur de POST Telecom.

La 5G est-elle une évolution ou une révolution ?

C’est sans conteste une évolution plus qu’une révolution. Afin de répondre aux besoins de connectivité croissants, tant des clients privés que professionnels, la 5G va surtout apporter des améliorations en matière de vitesse et de latence. Ainsi, nos connexions seront jusqu’à 10 fois plus rapides et le temps de réaction entre une demande et la réponse sera inférieur à 10 millisecondes. Même si ces évolutions concernent plus directement le marché B2C, l’intérêt n’est pas négligeable pour les entreprises.

La faible latence de la 5G permet des progrès significatifs par rapport à la 4G en matière de télémédecine et contribue à développer la chirurgie à distance, par exemple ; pour la conduite assistée, voire autonome, le réseau 5G permettra aux véhicules de rester connectés en temps réel avec leur environnement ; enfin, le réseau 5G étant subdivisé en tranches (slicing), certains métiers auront la possibilité de dédier une tranche de celui-ci à leurs seules activités (échanges sécurisés d’informations entre entreprises et collaborateurs, géolocalisation d’objets…, utilisation de drones en zones difficiles d’accès pour les secours... ), la 5G permettant un tracking d’outils en continu et en temps réel. Enfin, tous les objets domestiques du quotidien pourront être connectés à moindre coût, simultanément, sans risque de saturation du réseau.

Quelle sont vos obligations de couverture ?

Conformément aux obligations des nouvelles licences de fréquences 5G, le réseau POST couvrira plus de 50 % du territoire d’ici fin 2022 et un minimum de 90 % fin 2024. De même, nous devons opérer un minimum de 10 sites sur le territoire de la Ville de Luxembourg fin de cette année et au moins 20 sites sur le territoire national au 30 juin 2021, 40 fin 2022 et 80 fin 2024. Cependant, notre calendrier pour le déploiement du réseau 5G de POST est plus serré et plus ambitieux que ces exigences minimales prescrites.

Peut-on dire que la 5G soit dangereuse ?

Comme chaque fois qu’une nouvelle technologie se met en place, il y a toujours des voix contre et des débats. Les fréquences utilisées par la 5G sont très proches des fréquences actuelles des réseaux mobiles et elles sont en dessous de celles du Wi-Fi. L’intensité des émissions reste dans les limites définies au Luxembourg, soit de 3V/m. Il faut savoir que les antennes actuelles 3G et 4G émettent constamment, alors que les antennes 5G ont été conçues pour n’émettre qu’à la demande, de manière ciblée et efficace, donc moins énergivore. En fait, l’exposition électromagnétique décriée vient plutôt des smartphones que des antennes.

Cliff Konsbruck, directeur, POST Telecom. Photo-POST Luxembourg
Cliff Konsbruck, directeur, POST Telecom. Photo-POST Luxembourg

Téléphoner serait donc plus nocif que d’être à proximité d’une antenne…

Bien sûr, au quotidien, le rayonnement d’un smartphone est 10 à 100 fois supérieur à celui d’une antenne relais. Il est recommandé de ne pas garder son téléphone mobile trop près du corps, surtout la nuit ou alors en activant le mode avion, de ne pas le tenir à l’oreille lors d’un long appel, mais d’utiliser des écouteurs avec fils (préférables aux écouteurs Bluetooth). Pour rester relié à l’antenne et garantir une connexion optimale, un smartphone est obligé d’émettre avec l’intensité suffisante pour atteindre l’antenne. Plus la densité des antennes est importante, moins le smartphone a besoin d’intensité à émettre.

La loi dite du carré de la distance établit que l’intensité de rayonnement d’une source lumineuse diminue de manière inversement proportionnelle au carré de la distance qui sépare le lieu de mesure du lieu d’origine d’un phénomène physique. Cette loi vaut aussi pour les antennes 5G dont la couverture plus dense est décriée. Néanmoins, en tant qu’opérateur, nous restons très attentifs à toutes les études qui sont menées ou qui seront menées sur le sujet.

Propos recueillis par Isabelle Couset