En à peine 3 ans, plus d’un demi-millier d’entreprises belges et françaises ont fait confiance à ce fleuron belge de la FinTech pour renflouer leurs liquidités, en vendant plus de 100 millions EUR de factures en ligne. Avec une croissance de 2.000 % en quelques années et l’ouverture récente d’une antenne au Luxembourg, Edebex a le vent en poupe. Entretien avec Xavier Corman, CEO d’Edebex.

De g. à dr. : Jon McLennan (Chief Technology Officer), Aïssa Laroussi (Chief Marketing Officer), Xavier Corman (Chief Executive Officer) et David Van der Looven (Chief Commercial Officer).
De g. à dr. : Jon McLennan (Chief Technology Officer), Aïssa Laroussi (Chief Marketing Officer), Xavier Corman (Chief Executive Officer) et David Van der Looven (Chief Commercial Officer).

Pouvez-vous nous expliquer la genèse d’Edebex ?

La bonne gestion des liquidités est une condition de survie des entreprises. Selon diverses analyses et études sur la perception des principales causes de faillite, il ressort que nombre d’entre elles seraient dues à des retards de paiement de clients. Nous avons donc réfléchi à un système qui soit plus flexible que le factoring, qui permette aux entreprises d’avoir l’argent sur leur compte dans les 72 heures, sans caution ni garantie et sans engagement sur le volume de factures.

En pratique, comment fonctionne la plate-forme ?

Le principe est très simple : une entreprise, confrontée à des délais de paiement à 60, 90 ou 120 jours et qui souhaite disposer d’une avance de trésorerie, s’inscrit sur notre plate-forme (150 EUR/an pour l’abonnement) et met sa facture (minimum 5.000 EUR) en vente sur le site, un investisseur l’achète et verse l’argent sur le compte d’Edebex, qui transfère le montant moins les frais (à partir de 1,45 % du montant de la facture) sur le compte de l’entreprise dans les 72 h. Grâce à notre partenariat avec l’assureur-crédit Euler Hermes, nous ne regardons pas qui est l’entreprise qui vend sa facture, mais focalisons notre attention sur la solvabilité de son créancier, qui doit être une entreprise du Benelux, de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni ou d’Italie. C’est Euler Hermes qui nous donne le rating de risque du débiteur et son feu vert pour la mise en vente de la facture en ligne. Et qui l’assure également auprès des investisseurs. Le paiement est effectué, en moyenne, dans les 72 heures suivant la mise en vente.

Hormis la technologie, en quoi votre concept est-il le plus innovant ?

Le concept de notre plate-forme est disruptif en ce sens qu’il offre une réelle alternative au factoring, mais aussi toute la flexibilité dont les entreprises ont besoin aujourd’hui dans un monde économique qui impose des décisions ultra rapides. Grâce à notre plate-forme, nous permettons aux PME en mal de cash-flow de vendre en ligne leurs factures clients afin de disposer immédiatement de la trésorerie nécessaire sans attendre l’échéance de paiement. De l’autre, nous offrons aux sociétés disposant de surplus de liquidités la possibilité d’acheter ces factures et d’ainsi réaliser un investissement très peu risqué et qui procure un rendement nettement supérieur à ce que l’on peut trouver sur le marché puisqu’il est plus ou moins de 6 %. La véritable force de notre offre provient surtout du fait que nous aidons des PME, qui parfois sont dans des situations désespérées. En effet, 80 % de nos clients n’ont pas ou plus accès aux solutions financières classiques, les banques leur tournant le dos pour cause de rating financier bas ou parce qu’elles sont vraiment en difficulté. Avec Edebex, les clients peuvent recourir à la plate-forme quand ils le souhaitent, en fonction de leurs besoins. Une bulle d’oxygène qui leur permettra, par exemple, de verser à temps les salaires de leurs collaborateurs, d’honorer leur TVA… Bien plus que le succès économique, ce qui nous anime est avant tout la satisfaction d’aider une entreprise en difficulté sans mettre à mal la dignité de l’entrepreneur. Sur le plan de l’innovation, n’oublions pas aussi notre super algorithme qui peut mesurer le risque de paiement tardif ou de non-paiement facture par facture !

Propos recueillis par Isabelle Couset