La publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (ou SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation)) vise la transparence sur la manière dont les acteurs de la finance intègrent les risques liés à la durabilité et prennent en compte les risques durables qu'ils provoquent eux-mêmes en investissant (double matérialité). Les gestionnaires d'actifs ne doivent pas sous-estimer les impacts qui en découlent.

Au-delà de la nécessaire sensibilisation aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance à instiller à tous les niveaux d’une société, et de la définition ou de la révision de stratégies et méthodologies d'investissement prenant en compte ces défis, l'une des principales difficultés à laquelle sont confrontés les gérants d’actifs est celui des données : données sur les secteurs et les industries, données sur les émetteurs, éventuellement indices..., de multiples sources doivent être prises en compte, historisées et partagées au sein de l'entreprise pour résoudre des problèmes tels que leur coût ou même leurs divergences.

D’où proviennent ces données ?

Les données proviennent des entreprises et la publication de données extra-financières est devenue un élément primordial de leur capacité à attirer des capitaux. En Europe, les grandes entreprises sont pour le moment soumises aux exigences de la directive sur la publication d'informations non financières (NFRD). Cette directive est actuellement revue et devrait être amendée par la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD) pour en élargir sa portée. Les années 2023-2024 devraient ainsi constituer un tournant dans l'UE pour les données ESG, c'est-à-dire lorsqu’un plus grand nombre d’entreprises, dans le cadre de CSRD, commencera à publier des informations de manière structurée et sur la base des définitions communes que sont la taxonomie et SFDR.

2024 devrait également voir l'entrée en service d’un point d'accès unique (European Single Access Point) pour les informations financières et non financières rendues publiques par les entreprises. La plupart des fournisseurs de données collectent également les données extra- financières et s’apprêtent à intégrer les sets de données SFDR et liés à la taxonomie européenne. Ces données externes doivent très souvent être complétées par un engagement direct avec les émetteurs pour demander des points de données manquants, confirmer la méthodologie de calcul utilisée, compléter une évaluation de certains critères : les aspects extra-financiers doivent être inclus dans le processus de due diligence effectué sur les entreprises. Dans ce contexte, la recherche interne à chaque gestionnaire d’actifs reste essentielle.

Au-delà de la nécessaire sensibilisation aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance à instiller à tous les niveaux d’une société, et de la définition ou de la révision de stratégies et méthodologies d'investissement prenant en compte ces défis, l'une des principales difficultés à laquelle sont confrontés les gérants d’actifs est celui des données.

Gestion et utilisation des données

Dans tous les cas, une gestion stricte des données doit être mise en œuvre. Il est également de la plus haute importance de conserver un historique des données extra-financières, certains rapports comme ceux de SFDR exigeant la publication d’historiques de manière à pouvoir évaluer la transition vers la considération de la durabilité. Les gestionnaires d'actifs doivent garder à l'esprit les exigences en matière de reporting à leur niveau, celui des ManCo/AIFM ainsi que celui des produits, et considérer l’utilisation qu’ils peuvent faire de leurs données sous licence et de leur cohérence, s’ils utilisent différentes sources d'information.

Retrouvez une présentation complète du plan d'action sur le financement de la croissance durable européen et ses impacts sur les gestionnaires d’actifs sur www.efa.eu/ESG (document en anglais).