Les profondes ruptures actuelles – à la fois technologiques, économiques et sociales – ont un impact sur le paysage de l’emploi et les modèles d’organisation (digitalisation, ubérisation, disparition et création de métiers).

Les dix compétences jugées les plus déterminantes pour 2020 seront(1) :

  1. Complex problem solving 
  2. Critical thinking
  3. Creativity
  4. People management
  5. Coordinating with others
  6. Emotional intelligence
  7. Judgement and decision making
  8. Service orientation
  9. Negotiation
  10. Cognitive Flexibility

Une constatation majeure s’impose : la créativité et la flexibilité cognitive sont primordiales pour réussir professionnellement.

Les personnalités qui feront la différence seront celles qui auront la faculté de vouloir toujours apprendre, de se confronter à la nouveauté sans tenir compte des expériences positives ou négatives du passé, d’instiller la connaissance suffisante pour poser des questions et innover et d’avoir la vision la plus globale possible. La clé, c’est de travailler sur soi et de se renouveler tout en démontrant une réelle sensibilité pour les valeurs et la culture de l’entreprise. C’est un objectif certes ambitieux, mais réaliste et nécessaire.

Employabilité durable – Les compétences transférables

Pour garantir une employabilité durable, il est primordial de se concentrer sur les compétences comportementales, communes et nécessaires à tous les métiers, qui permettront à chacun d’accéder à un nouvel emploi et de se développer dans sa vie professionnelle.

Conscients de ces challenges, nous avons développé depuis plusieurs années un modèle de compétences propre basé sur 4 clusters.

Le collaborateur idéal de demain : le super-héros ?

Il allie expertise technique requise par le poste, maîtrise des langues, gestion du stress, capacité de travailler en équipe et de s’adapter aux besoins de l’entreprise, le super-héros a le sens de la curiosité, de l’innovation, de la résolution de problèmes, il démontre du drive et du charisme, il très bon communicant… le rocher de Sisyphe…

Dans un contexte de guerre des talents, est-il raisonnable et réaliste de rechercher systématiquement toutes ces compétences chez tout collaborateur ? Les études montrent en effet que, outre les capacités et la détermination, la performance individuelle sera également dépendante de la faculté d’un individu à promouvoir sa propre image.

L’engagement de l’organisation dans la transformation ?
Nos réflexions

  1. Combiner prospective opérationnelle et RH – la transformation digitale et l’intelligence artificielle sont là et il faut les prendre en compte pour en faire des alliés.
  2. Repenser la formation, par modules, plus courts, réguliers tout au long de la carrière en sponsorisant l’accès aux nombreuses sources de savoir gratuites.
  3. Investir dans le management intermédiaire et instaurer le contrat managérial.
  4. Favoriser le mode mission vs job description, le travail en mode projet et la participation systématique à des projets transversaux.
  5. Réinventer le mode de gestion de la performance ; reconnaître et rétribuer la coopération.
  6. Associer la mobilité fonctionnelle et géographique au développement des compétences.
  7. Aider chaque collaborateur à être maître de sa propre carrière, être à l’écoute des besoins de ses collaborateurs, faire confiance – intrapreneuriat.

Aujourd’hui, nous devons passer de l’insécurité subie au sentiment d’épanouissement au travail et se focaliser davantage sur le développement des collaborateurs et de leurs résultats.

Notre conviction profonde : toute stratégie de transformation ne sera effective que si elle est combinée à des changements opérationnels, toujours inconfortables au départ, y compris pour l’entreprise. Son succès dépendra de la multiplication des actions, petites ou grandes, et de l’acceptation du postulat que les résultats ne sont pas immédiats… La répétition fixe la notion.

Sandrine Pironnet
Julie Ramahefasolo
Julie Noirhomme

Ajilon

(1) D’après le rapport Future of Jobs édité par le Forum Economique Mondial (WEF) lors du sommet de Davos en janvier 2016.