A l’heure de la guerre des talents, recruter des centaines de personnes par an, est-ce une gageure ? Nous avons posé la question à Annette Boehm, DRH, et Isabelle Nicks, associée et nouvelle People Leader d’EY Luxembourg.

De g. à dr. Isabelle Nicks, associée et People Leader, et Annette Boehm, DRH, EY Luxembourg.
De g. à dr. Isabelle Nicks, associée et People Leader, et Annette Boehm, DRH, EY Luxembourg.

Comme tous les grands cabinets d’audit, EY Luxembourg a sans cesse besoin de nouveaux talents. Quelles sont vos méthodes de recrutement actuelles?

Afin de faire face à de nombreux changements réglementaires, légaux, fiscaux, digitaux, robotiques, nous ne recrutons plus uniquement des profils types comme nous le faisions auparavant avec une majorité de diplômés sortant des écoles de commerce ou universités de la Grande Région. A présent, en raison de l’utilisation croissante de la robotisation et de la digitalisation dans nos services, nous recrutons également des profils spécialisés comme des ingénieurs, mathématiciens, informaticiens capables de développer des programmes d’automatisation et d’analyse de données. Concernant le recrutement proprement dit, nous diversifions le sourcing. Au sein de notre département RH, une équipe est dédiée à la recherche de talents via les réseaux sociaux pour rechercher des profils dans le monde entier. Aussi, grâce à notre programme de référence, les collaborateurs ont la possibilité de recommander une de leurs connaissances (écoles, entreprise précédente…) en fonction du profil et du poste à pourvoir. Et puis, nous avons étendu notre zone de recrutement audelà de la Grande Région et attirons des jeunes diplômés provenant de plus de cinquante pays. Enfin, nous disposons d’un réseau mondial d'anciens collaborateurs dit « Alumni » qui nous aide à promouvoir nos opportunités de carrière. Cette diversification des moyens de recrutement nous permet jusqu’à présent de répondre à la croissance de notre firme.

EY Luxembourg compte plus de 1.400 personnes, de plus de 50 nationalités. Le facteur diversité est-il un must-have ?

Nous en sommes convaincues. La diversité est toujours source d’enrichissement, de créativité et d’apports de connaissances au sein des équipes. Nous sommes également très attentifs à la parité hommes/femmes. La complémentarité des profils que nous avons évoquée précédemment nous prouve au quotidien que la diversité apporte du positif au sein des équipes. Elle permet notamment de réduire la pression et la concurrence entre collègues car chacun est motivé de mettre ses compétences spécifiques au profit de son équipe. Par exemple, dans les deux ou trois ans à venir, certaines tâches d’audit et de conseil seront systématiquement automatisées, ce qui nécessitera de construire des équipes réunissant une variété de compétences et aptitudes provenant de profils complémentaires.

Comment responsabilisez-vous vos équipes ?

Au vu de la charge de travail et du nombre de personnes travaillant au sein de nos différents services, la confiance et le dialogue entre collaborateurs sont essentiels. Par ailleurs, au sein d’EY, l’esprit entrepreneurial a toujours été de mise en encourageant les prises d’initiatives et de responsabilités, ce qui offre beaucoup d’opportunités de développement et de carrière à nos collaborateurs. Chacun a la possibilité de développer son potentiel et de « monter en grade » s’il fait preuve de capacités à apprendre sans cesse et de qualités managériales et techniques. Finalement, la qualité et l’ambiance de travail sont aussi deux de nos forces, notamment pour les jeunes générations (flexibilité d'organisation, événements de socialisation, fêtes…). Pour nous, la priorité reste l’engagement de chacun de nos collaborateurs.

Propos recueillis par Isabelle Couset